Vous pouvez poursuivre l’allaitement si votre bébé a reçu un diagnostic d’allergie aux protéines du lait de vache à condition d’exclure de votre alimentation tous les aliments susceptibles de contenir du lait de vache.
Malgré un diagnostic d’allergie aux protéines du lait de vache, le lait maternel demeure l’aliment le plus adapté aux besoins de votre bébé. Il est donc recommandé de continuer l’allaitement. Par contre, vous devrez suivre une diète d’éviction du lait de vache une fois l’allergie aux protéines du lait de vache confirmée par un ou une professionnel(le) de la santé.
La diète d’éviction des protéines du lait de vache
Les protéines du lait de vache que vous consommées via les aliments passent dans le lait maternel. Dans le cas d’une allergie aux protéines du lait de vache, le nourrisson réagit en présentant divers signes et symptômes :
- Irritabilité
- refus de boire
- vomissement en jet
- diarrhée
- constipation
- sang dans les selles, etc.
L’élimination des protéines du lait de vache de votre l’alimentation permet de traiter ces symptômes. Cela peut prendre trois jours avant de constater une amélioration des symptômes et jusqu’à 4 semaines avant de les voir disparaitre.
Vous devez donc éviter le lait de vache, les produits laitiers et les autres produits contenant du lait. Vous pourriez aussi vous voir recommander d’éviter les traces de protéines du lait de vache. Ces protéines portent plusieurs appellations. L’association Allergies Québec propose des listes de mots-clés pour les repérer dans la liste des ingrédients.
Comme les produits laitiers contiennent des protéines, du calcium et de la vitamine D, leur élimination peut mettre la maman à risque de carences nutritionnelles. Il faut donc vous assurer d’inclure d’autres sources de protéines, de calcium et de vitamine D.
Qu’en est-il des protéines bovines et des protéines du soya?
Les protéines bovines (bœuf, bison) et les protéines de soya (tofu, fèves de soya, lait de soya, etc.) sont des protéines qui ressemblent aux protéines de lait de vache. Parfois, les enfants qui sont allergiques aux protéines de lait de vache peuvent aussi réagir aux protéines bovines et à celles du soya. C’est-ce qu’on appelle des allergies croisées. C’est le cas aussi du lait de chèvre. Pour cette raison, on ne recommande pas de remplacer le lait de vache par le lait de chèvre durant la diète d’éviction.
Quant aux protéines bovines et à celles du soya, il est rare qu’on recommande de les exclure, sauf s’il ne fait aucun doute que les symptômes présentés par le bébé sont liés à la consommation de ces aliments.
Pendant combien de temps dois-je continuer la diète d’élimination?
Comme l’allergie aux produits laitiers tend à disparaître durant l’enfance, l’allergène peut être graduellement réintégré dans l’alimentation après un certain temps. Pour ce faire, il faut obtenir l’approbation de votre professionnel ou professionnelles de la santé (allergologue, médecin de famille, nutritionniste) qui effectuera le suivi.
Dans plusieurs cas d’allergie aux protéines du lait de vache, ces protéines pourront être réintroduites vers l’âge de 9 à 12 mois lors d’un test de provocation orale. La mère réintroduit les aliments contenant des protéines du lait de vache. Si l’enfant tolère bien le lait maternel (pas de réapparition de symptômes), l’étape suivante consiste à introduire ces protéines dans l’alimentation de l’enfant. En cas de réaction allergique, la diète d’éviction doit être maintenue et un autre test de provocation orale doit être fait quelques mois plus tard. Dans beaucoup de cas d’allergie aux protéines du lait de vache, l’allergie disparaît au cours de la première année.
Dans d’autres cas plus sévères, le test de provocation orale doit se dérouler sous supervision d’un allergologue. Il est possible que l’allergologue propose un plan de désensibilisation, permettant au système immunitaire de l’enfant d’apprendre à mieux réagir à cet allergène. Il faut noter que 80 % des cas d’allergie au lait disparaissent avant l’âge de 8 ans.
Si vous devez utiliser une préparation commerciale pour nourrissons, certains éléments doivent être pris en compte.
Enfin, un suivi par un ou une nutritionniste est souhaitable tant pour la mère que pour le bébé, dont le gain de poids doit faire l’objet d’un suivi rigoureux. Il est recommandé de consulter rapidement un(e) allergologue ou immunologue pour le suivi des allergies alimentaires. Il est important de présenter les autres allergènes alimentaires prioritaires au bébé dès l’introduction des aliments solides dans son alimentation.
Références
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