Convaincue de la nécessité urgente de soutenir les familles en situation de vulnérabilité, Emily F. De Witt établit le Dispensaire diététique de Montréal. Elle y ouvre un local où sont préparés des repas ensuite livrés au domicile de 300 ménages.
Jean Crawford est la première nutritionniste de formation à rejoindre l’équipe du Dispensaire faisant de l’organisme le premier au Canada à avoir à sa direction une professionnelle de la santé.
Nan O. Garvock, nutritionniste et pionnière dans l’enseignement des bases d’une saine alimentation est à la direction du Dispensaire pour quelques années. Elle y enseigne les différentes façons de s’alimenter sainement avec un budget et des ressources limitées.
Dans les années 30, le Dispensaire diététique de Montréal développe une première liste d’aliments et un livre de recettes à petit prix. Ces outils sont utilisés par les intervenantes du Dispensaire lors de leur consultation nutritionnelle. Cette première liste d’aliments nutritifs à faible coût est également à l’origine des paniers de produits alimentaires au Canada.
Agnes C. Higgins apporte une direction plus précise à l’organisme en accordant la priorité aux femmes enceintes en situation de vulnérabilité. Elle développe alors la méthode Higgins, une approche de counseling alliant :
Une évaluation nutritionnelle et une évaluation du profil de risque de la grossesse pour lesquelles des correctifs nutritionnels pouvaient être calculés ;
Des stratégies de motivation basées sur les habitudes alimentaires déjà présentes ;
Un soutien global reposant sur la relation privilégiée entre la femme enceinte et la nutritionniste ainsi que des référencements vers d’autres ressources dans la communauté.
Trois fois par année, le Dispensaire établit le coût de ce panier au moyen d’un relevé de prix effectué dans un quartier économiquement faible de Montréal et le publie sous le titre « Coût minimum de régimes nutritifs ». Cette publication est un reflet de ce qu’il en coûte pour assurer la sécurité alimentaire.
Pour l’occasion, le 2182 avenue Lincoln devient la «Maison Agnes C. Higgins »
Sous la direction de Marie-Paule Duquette, nutritionniste de formation, les activités de recherche et d’évaluation connaitront un développement accéléré. À la méthode Higgins, s’ajoute entre autres une offre d’ateliers pré et postnataux ainsi qu’un soutien à l’allaitement, au développement des habiletés parentales et à l’intégration sociale.
Une étude financée par le Ministère de la santé et des services sociaux du Québec démontre la faisabilité et l'efficacité de la méthode Higgins en CLSC. C’est ainsi que la méthode Higgins facilitera le déploiement du premier programme Olo.
Le Dispensaire crée SVP Nutrition, un programme qui vise à augmenter les connaissances en nutrition périnatale et outiller les intervenant.e.s du milieu communautaire. Le programme sera bonifié avec le temps et renommé Nourrir la vie.
Sous la direction de Jackie Demers, un projet visant à moderniser et bonifier la méthode Higgins pour en faire l’approche en nutrition sociale périnatale est lancé. Par ailleurs, plusieurs partenariats sont établis avec des acteurs clés en périnatalité, tels que Le Rond-Point, Médecins du Monde et les Maisons Bleues.
Une réflexion stratégique amène le Dispensaire à actualiser son identité. Un travail nourri par la contribution de chaque membre de l’organisme lui permettant ainsi de mettre en valeur son expertise unique qui repose sur un équilibre entre la science et l’expérience.